Photos d’Éric TOURNERET
Textes de Sylla DE SAINT-PIERRE
Préface de Jean-Claude AMEISEN
Éditions Hozhoni, Les routes du miel en pré-commande :
http://www.editions-hozhoni.com
Parution : 17 septembre 2015 – 350 pages
Format : 29 cm x 31 cm
ISBN-978-2-37241-005-2
Préface de Jean-Claude Ameisen
« Les photos d’Eric Tourneret nous dévoilent la splendeur
de l’immense tapisserie qu’ont tissée, à travers le monde, les abeilles à
miel et les plantes à fleurs. Mais elles nous révèlent aussi la
bouleversante splendeur d’une toute autre tapisserie – celle qu’ont
tissée, depuis des temps immémoriaux, les cultures humaines avec les
abeilles et le miel.
Les cueilleurs de miel Mbendjélé, au Congo, qui escaladent des acajous
de 50 mètres de haut ; les Gbaya au Cameroun, qui s’élancent dans
les arbres revêtus d’armures d’écorces rousses et beiges ; les
Adivasi, en Inde, qui descendent au long des falaises au milieu d’un
nuage d’abeilles géantes.
Les ruches – des troncs d’arbre évidés – déposées dans la nuit, à la
lueur d’une torche, en haut des acacias, par les apiculteurs Bana
revêtus d’argile blanche, dans la vallée de l’Omo, en Ethiopie; et, en
Russie, au bord de l’Oural, les bortyes, les arbres-ruches dans lesquels
les apiculteurs Bashkirs creusent des cavités pour accueillir les
abeilles, à 15 mètres du sol, hors d’atteinte des ours.
Les transhumances des apiculteurs à la poursuite des floraisons à
travers l’espace et les saisons – en camions, en Europe de l’Est et aux
Etats-Unis ; en bateau, en Argentine, au fil de l’eau, déposant
d’île en île leurs ruches sur pilotis.
Les miels précieux du Népal, de Turquie, du Brésil, d’Australie, de Nouvelle Zélande.
Et, presque partout, la déforestation ou l’agriculture intensive et
l’emploi des pesticides menacent les abeilles et ces savoirs ancestraux.
Dans le Sichuan, en Chine, les abeilles ont disparu, et les paysans
pollinisent à la main, une à une, les fleurs blanches de leurs immenses
vergers de poiriers.
Sur tous les continents, Eric Tourneret est allé à la rencontre de ces
hommes et de ces femmes. Beaucoup sont devenus ses amis. On trouvera,
dans Les Routes du miel, les récits de ces rencontres. Avec l’éclairage
de spécialistes des abeilles et d’ethnologues. Ce livre nous fait
découvrir les multiples splendeurs d’un monde en train de disparaître.
Mais il est aussi un appel. Un appel à préserver les capacités de
renouvellement de la nature et à respecter la diversité des pratiques
culturelles humaines. Un appel à construire un monde plus juste, qui
permette à chacun d’en partager les merveilles et les richesses. »
Jean Claude Ameisen
Le mot de l’Editeur
Partout dans le monde, l’abeille accompagne l’homme depuis des
millénaires. Cueilleur, éleveur ou voleur celui-ci s’ingénie partout à
l’apprivoiser pour lui soustraire son divin élixir. Et si on découvre
aujourd’hui son rôle déterminant dans la propagation de la vie,
l’approche des us et coutumes qui l’entourent devient aussi le plus
passionnant des voyages.
A la cime des arbres géants d’Indonésie, sur les falaises du peuple
Irula en Inde, dans la vallée de l’Omo, en Turquie, au Brésil ou dans le
bush australien auprès des étonnantes fourmis à miel, Eric Tourneret
nous
invite à parcourir les plus fascinantes « routes du miel »,
aujourd’hui menacées par l’uniformisation mondiale.
Baroudeur assumé, « le photographe des abeilles », livre ici
ses notes de voyages, co-écrites avec Sylla de Saint-Pierre son épouse,
et ses plus étonnants clichés, réalisés dans 23 pays depuis une dizaine
d’années.
Passionné par la biologie et le devenir de ces exceptionnels passeurs de
vie que sont les abeilles, il sollicite l’éclairage d’une dizaine de
scientifiques de renom sur des aspects méconnus de la démocratie
des abeilles tout autant que sur les dangers qu’elles encourent.
De l’amour des fleurs, aux miels rares et précieux du monde en passant
par les abeilles sans dards, les abeilles voyageuses, la nouvelle mode
de l’apiculture urbaine ou l’impressionnant frelon asiatique on côtoie
ici avec le meilleur des guides, la folie du miel ou les plus archaïques
traditions apicoles.
La fascinante beauté des images et l’imminence des disparitions
annoncées font de cet ouvrage le plus saisissant des témoignages jamais
produit sur les « filles du soleil ».
Photos d’Éric TOURNERET
Textes de Sylla DE SAINT-PIERRE
Préface de Pierre RABHI
Éditions Rustica
Novembre 2009 – 240 pages
Format : 24 cm x 32 cm
ISBN-10: 2840389509
ISBN-13: 978-2840389507
De plus en plus, on parle de l’abeille et de sa disparition possible. Il
est vrai que tous les insectes sont mis à mal par l’homme, par des
facteurs aussi divers que les insecticides, la monoculture et ses
herbicides, mais aussi la déforestation, et toutes les prédations que
nous exerçons sur le milieu naturel.
Après avoir travaillé trois ans en France sur le peuple des abeilles,
j’ai voulu témoigner de la relation de l’homme à l’abeille à tous les
stades de son évolution, de la prédation la plus archaïque à
l’exploitation industrielle de l’abeille. Pour réaliser ce projet, un
tour du monde s’imposait pour plonger dans l’histoire et témoigner de la
transformation des méthodes de récolte et d’élevage de l’abeille.
J’ai voulu parler de cette relation très ancienne, qui nous emmène à la
source de notre lien vital à la nature, lorsque l’homme récoltait le
miel des abeilles sauvages.
Le miel. Salué dans toutes les traditions religieuses, il était – et
reste pour beaucoup – le premier médicament des hommes et des bêtes.
Imputrescible, il fut aussi l’une des premières denrée échangées et
commercées. Sans oublier son rôle festif, lorsque le nectar fermenté se
transformait en hydromel. Les colonies d’abeilles m’interrogent sur les
choix de nos sociétés. À les observer, on découvre un univers de partage
et d’économie qui pourrait servir d’exemple à l’humanité appelée, dès
aujourd’hui, à faire face à des défis majeurs. Et à résoudre une
équation complexe : vivre sur une planète aux ressources limitées,
confrontée à des problèmes écologiques, climatiques et à une population
en constante augmentation.
L’ampleur du problème remet en cause tout le modèle économique présent.
En prenant exemple sur les abeilles, j’ai davantage envie de parler de
gestion pérenne et de partage. Une colonie, en cas de disette, partage
la moindre goutte de miel, même si ça la mène au bord de l’extinction.
L’individuel, ou le collectif ? C’est un choix de société. L’homme
sera-t-il capable de partager les ressources gratuites de la terre et de
les faire fructifier, ou la folie de quelques-uns mènera-t-elle à la
destruction de l’humanité ?
Pour finir sur une note d’espoir, j’espère que ce livre contribuera à la
préservation de l’espèce Apis, et que vous, lecteurs, serez touchés par
l’extraordinaire vivacité de ce monde animal. Et pourquoi pas, que vous
franchirez le pas et installerez quelques ruches au fond de votre
jardin. Comme me l’a confié récemment une jeune apicultrice new
yorkaise, « j’aime venir observer mes ruches après une journée de
travail. C’est pour moi une sorte de méditation : j’oublie mes
problèmes, je m’oublie un peu, pour me sentir liée à quelque chose de
plus grand, quelque part au mystère de la vie.
Éric Tourneret